Humanité et humilité
"Nous devons être le changement
que nous voulons dans le monde."
Mahatma Gandhi
La planète nous est prêtée et nous devrons la transmettre. Elle est un don gratuit, elle ne nous appartient pas. Nous sommes une partie de l'univers comme chaque cellule est une partie de notre être. Quand on a mal au genou, par exemple, la douleur revient lors des changements de climat. Comment expliquer ce phénomène si nous n'étions pas reliés à la nature ?
Nous vivons dans un environnement défini avec un rythme. Une fleur n’éclot pas l'hiver et ne s’éteint pas au printemps, sauf si elle est malmenée. L'énergie est plus intense si elle est utilisée au bon moment.
Chaque saison est une étape et nécessite des changements. L'arbre qui donne ses fruits grandit, il prend le temps au rythme de la terre et du ciel de se développer. Il dépend de son environnement, il a besoin de la lumière et de la pluie. Il reçoit pour grandir et il donne des fruits. Il transmet, il sème et lorsqu'il a rempli sa mission, il s'éteint. Ainsi va la vie. L'être humain est fait de terre, il est, par nature, humble.
L'humilité, étymologiquement provient de humus : hommes, "fait de terre". La terre est fertile, elle accueille la semence pour lui faire porter du fruit. Cette qualité d'ouverture permet d'accueillir. L'humilité est la vertu qui s'oppose à l'orgueil, à la suffisance ou à l'arrogance.
Le chemin consiste à ne plus considérer de séparation entre soi et le monde, à quitter l'attraction pour être dans l'acceptation. Être attentionné à chaque instant en s'ouvrant au monde tel qu'il est. Acquérir une conscience universelle. La nature, tout comme la nature humaine, est un refuge. Nous sommes tous liés, l'environnement, les êtres vivants. Les atomes et particules fonctionnent ensemble. Le temps et l'espace dépendent l'un de l'autre.
La connaissance sera toujours fragmentaire, c'est comme si nous apprenions par "petits paquets". On peut regarder seulement un "petit paquet" ou avoir une vision plus globale. La science a montré récemment que notre ventre, qui contient des neurones, contient également des bactéries. Nous baignons dans un écosystème bactérien qui nous pénètre. Il n'y a pas de séparation entre soi et les
autres mais une continuité biologique. En nous et en dehors de nous, se trouve une flore bactérienne. L’écosystème est extérieur et intérieur à nous. En tant qu'être humain, nous sommes dotés de la nature.
Notre véritable épreuve, c'est l'expérience, le risque, la confrontation au réel.
Platon disait : "Mon corps est la prison de mon âme". Mais c'est bien à travers mon corps que mon âme organise mon écosystème pour vivre en interdépendance avec le monde. Il ne s'agit pas de s'extraire du monde, mais au contraire de l'habiter, de l'humaniser.
Photo : Henri-Noël Fournier
Le ronfleur
Il est deux heure je crois
Je me réveille avec effroi
J'enfile ma blouse de nuit
Je mets un casque anti bruit
Inspectons ces narines
C'est mon sommeil qu'elles assassinent
Attentif à tes côtés
Je tente froidement d'analyser
Ce bruit profond et étrange
Qui surprend et qui dérange
Tu me gonfles et te dégonfle
Tellement tu ronfles
Dans mon rêve, j'entends un moteur
Tout contre moi
Un moteur de motoculteur
Réveille toi !
Dans le froid et dans le noir
De ce laboratoire
J'installe une zone sécurisée
Je ferme la porte à clefs
On risque de prendre une prune
Pour tapage nocturne
Les voisins sont alertés
Tu vas te faire arrêter
Comme une fusée qui décolle
Tout en restant au sol
Tu alarme mes nuits
Tout en restant cloué au lit
Dans mon rêve, j'entends un moteur
Tout contre moi
Un moteur de motoculteur
Réveille toi !
Le poisson rouge ne dort plus
Réveillé par ce raffut
Il fait des tours dans son bocal
Et gémit tant bien que mal
Les moutons que je compte
Se cachent de honte
S'il n'y a plus personne
Comment veux tu que je m'endorme
Le chien me regarde et veille
Il se bouche les oreilles
Même la lune est partie
Mettre ses quartiers à l'abri
Tu te réveille comme une fleur
Tout contre moi
En me disant « ça va mon cœur ? »
Réveille toi
Dessin du net
L'art
Si l'art met de l'art d'heure, c'est que l'art me ment
L'art tique à l'art en cœur face à l'art aux gants
Il devient art mature quand l'art mûrit
L'art souille l'art rature seulement quand l'art pie
Le vice est l'art de l'art est public
C'est le brouille art quand l'art se nique
L'art triste est art du quand l'art pond
L'art don c'est de l'art ou du cochon
Quand l'art tisse les fils de l'art en gaine
C'est que l'art aux heures en a fait une art haine
Si l'art régnait demandant l'art en son
L'art gens art à cent aurait goût de l'art rond
Le vice est l'art de l'art est public
C'est le brouille art quand l'art se nique
L'art triste est art du quand l'art pond
L'art don c'est de l'art ou du cochon
Je touche l'art terre quand l'art est au sol
Mais l'art y tourne elle si l'art à le bol
L'art tisane à le goût campagne art
Quand l'art gay se fait mettre au plaque art
Le vice est l'art de l'art est public
C'est le brouille art quand l'art se nique
L'art triste est art du quand l'art pond
L'art don c'est de l'art ou du cochon
Toile de Isabelle Perron
1. jakin le 26-05-2016 à 01:56:13 (site)
Compliments pour la photo du jour et pour ce texte....Bonne fin de journée...
4. sambapati le 26-05-2016 à 14:15:49 (site)
Un beau bonjour en passant... Bravo ! pour la photo du jour. Bonne fin de journée
musicalementd
5. LolaB le 27-08-2016 à 14:54:13
C'est l'art recrée ? C'est de L art d œuvre, un texte à consommer avec délectation.merci Therese.
Article écrit lors du démantèlement du camp de Roms dans lequel je me rendais chaque semaine, avec trois autres bénévoles, pour apprendre aux enfants quelques rudiments de français.
J'avais la grippe ce jour là. J’avais de la fièvre, des frissons, des douleurs. Une grippe intestinale m'a dit le médecin, un truc qui arrache les tripes et la tête mais qui ne dure que trois jours, et qui passe. Je suis restée au chaud, sous ma couette.
Ce matin-là, je n'ai pas pu m'y rendre, dans la froidure, la boue et l'insalubrité de leur camp. Je n'étais pas là. Chaque jeudi matin, les enfants nous attendaient,
s'appelant les uns les autres quand ils nous voyaient arriver. Il y avait de la joie, de l'espoir dans leurs yeux, et la grâce, surtout. Il y avait cette innocence qui ouvre à tous les possibles. Chaque semaine, on se rencontrait, on se découvrait, on s'apprenait. Les enfants, en quelques mois seulement, comprenaient le français et savaient dire des mots, des phrases pour les plus dégourdis. Ils chantaient des chansons. Ils espéraient pouvoir aller à l'école, mais malgré les démarches, le système n'a pas voulu. Ce n'est de la faute de personne, tout le monde se renvoie la balle, personne ne prend de risque.
L'école est un droit sur le papier, mais apparemment pas pour ceux qui vivent dans des maisons en carton. Pirouette cacahuète, cette chanson, ils la connaissaient par cœur.
Ce sont des enfants, ils n'ont rien demandé à personne. Ils viennent parfois pieds nus dans le gel ou dans la boue. Ce sont des enfants, ils ne se sentent pas rejetés, ils ne se rendent pas compte. Ce sont des enfants, ils pourraient être nos enfants. Ce sont les enfants de Dieu, le Dieu que nous prions. Ce sont des enfants ignorés, oubliés. Quels adultes deviendront-ils ?
Leurs parents vivent dans des réflexes de survie. Ils ne sont pas au courant des grands discours, autour de nos tables nappées, sur la notion d'intégration. Chaque instant, ils essayent de se débrouiller pour être au sec et nourrir leur famille. Les mamans soignent leurs enfants et les papas les endurcissent.
Durant ces quelques mois, nous avons vu plusieurs cabanes brûlées, une femme qui a perdu son enfant en accouchant... Ils vivent là, juste à côté de nous, ce sont nos frères, des êtres humains. C'est plus simple de fermer les yeux, c'est moins moche, moins sale. Si on en parlait, on ne saurait pas quoi dire, on se trouverait vite à court d'arguments. L’insupportable, on ne veut pas le voir, parce qu'on espère ne pas être concerné. Mais ils sont là, ils vivent, ils survivent, ils sourient, ils prient, ils sont bien là. C'est tellement difficile de l'admettre, ne parlons même pas de les accueillir.
Ce jeudi-là, j'avais la grippe, j'étais au chaud dans mon lit. Je pensais aux enfants. Je me disais que peut-être certains aussi étaient malades, atteints par le même virus qui est partout. Je me disais qu'avoir la grippe et rester dans le froid et l'humidité de ces masures devait être atroce. Je pensais que j'avais de la chance d’être bien au chaud.
Ce jeudi-là, les policiers sont venus. Nous en avions rencontrés, une fois, sur le camp, ils étaient gentils et exerçaient leur métier : garder la paix. Ce matin-là, des policiers avaient pour mission de prévenir les Roms que le bidonville serait démantelé dans deux semaines.
Ma grippe s'en est allée, les enfants du bidonville aussi...
1. Bellatrix le 24-05-2016 à 18:52:07 (site)
Bonsoir Thérèse.
Je partage entièrement votre ressenti et votre révolte.
Pas plus inhumain qu'un humain!
"Que cette épouvantable aventure des humains qui arrivent, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, que cette catastrophe qui les attend ne les rende pas tendres et pitoyables les uns pour les autres, cela est incroyable.
Merci Thérèse.
2. Bellatrix le 24-05-2016 à 18:58:58 (site)
Du coup..(pardon) j'ai oublié de citer l'auteur.
Extrait "Le livre de ma mère3" d'Albert Cohen.
5. aurore le 19-07-2016 à 09:57:11 (site)
bonne continuation sur VEF, belle écriture
oui la misère humaine elle est partout..
j'ai aussi fait (y a longtemps) de l'alphabétisation au foyer sonacotra à Nantes, où personne voulait y aller.
1. Mco et claire le 23-05-2016 à 13:39:13
c'est joli! allez hop dans les favoris ;-)
4. ericelec le 14-06-2016 à 19:06:33
l'ancre remonte a la surface pour s'envoler tres belle image du poids plume
bise
5. Mamijane le 24-06-2016 à 20:23:30
Thérèse , ma petite protégée .........
Génial, ce que je viens de lire est incroyable, moi qui pensais que c'était moi qui était porteuse de bonnes nouvelles, qui pensait te redonner Espoir et te donner envie d'avoir de nouveaux projets. Voici qu' en découvrant ton blog, Je m'aperçois que tu étais juste " en veilleuse " et que tu viens de retrouver le grand jour . Bravo Bravo.
Je suis tellement surprise et heureuse que j'en reste sans voix( dommage la veille d'un concert )
Je te découvre, avec surprise et émerveillement
Tu cachais bien ton jeux, tu es super, j'aime ce que tu écris. Continues, car maintenant c'est toi qui va m'apporter des moments de bonheur.
Si j'ai pu te donner de la joie en t'écrivant, eh bien , merci pour le retour.
Comme quoi, rien n'est jamais perdu.
L'avenir t'appartient, à toi de le gérer au mieux, saches que j'ai vraiment confiance en toi et en ton avenir.
Affectueusement . Marie Jeanne
Commentaires
1. banga le 18-07-2016 à 18:52:19 (site)
Re très bonne pensée j’adhère complétement quand tu dis ;Nous sommes une partie de l'univers comme chaque cellule est une partie de notre être , en fait nous sommes des petits logiciels du grand ordinateur de l'univers, amicalement ..